Quand tu voyages, le temps s'écoule différemment. Chaque jour est une nouvelle découverte et tu as à la fois la sensation de faire des millions de choses et que le temps file 2x plus vite que quand tu es en France, bien ancré dans ton métro-boulot-dodo. 

Globalement, tout va plus vite ici. C'est vrai pour tout le monde mais je me rends compte que c'est encore plus vrai quand tu voyages seul(e). Tu es loin de tout ce que tu connais, de ta famille, de tes amis et les relations que tu noues quand tu es à l'étranger n'ont rien à voir avec celles que tu peux créer en France. 

Que ce soit une famille chez qui tu loges une semaine en wwoofing, un autre backpacker avec qui tu vas partager un repas ou un verre sans jamais le/la revoir après ou des relations plus fortes d'amour et d'amitié, tout est plus intense. Nous sommes tous loin de chez nous et avons besoin de nous reconstruire une "famille", un groupe de personnes sur qui compter et avec qui partager ce que l'on vit. 

Alors en quelques jours, cette personne que tu viens de rencontrer devient ta meilleure amie, ton confident, la personne avec qui tu partages tes petites aventures du quotidien. En quelques semaines, tu construis une relation qui, à la maison, est le résultat de plusieurs années. 

Les couples aussi se font et défont à une vitesse folle. Les cultures et nationalités différentes, les projets personnels, les envies de voyage de chacun et parfois la barrière de la langue (sans mauvais jeu de mots!) compliquent passablement les choses. 

Et dans tout ça, la proximité n'aide pas toujours! Quand tu vis en auberge de jeunesse, c'est au revoir l'intimité et la propreté et bonjour les dortoirs et la douche partagée par 20 personnes. Alors certes, ça permet de rencontrer du monde et de créer les premiers liens mais ce n'est pas forcément facile de passer 24h/24 avec les mêmes personnes. Tu apprends à connaître les défauts de chacun aussi vite que leurs qualités! 

Ces relations éclairs ne sont parfois que ça -- des éclairs, des rencontres de passage. Tu partages des moments intenses (plus ou moins longs) avec quelqu'un puis chacun repart chez soi, reprend sa petite vie et on a du mal à garder contact avec cette personne qui appartient à une autre réalité, une autre vie. 

Je ne suis pas encore à la moitié de mon voyage mais j'ai déjà rencontré beaucoup du monde. Certaines personnes avec qui je me suis bien entendue le temps d'une soirée, d'un repas, d'une balade mais que je sais que je ne reverrai jamais, certaines que je reconnais en passant car on s'est croisés à plusieurs reprises (la Nouvelle-Zélande est vraiment un petit pays!) et que je vais soit éviter soit être contente de revoir, et d'autres - les plus importantes - avec qui j'ai tissé des liens forts et que j'espère revoir une fois cette aventure terminée. 

Dans tous les cas, il est clair qu'on ne vit pas au même rythme quand on est à l'étranger. Les bons moments sont magiques et les coups de mou durs à vivre mais peu importe ce qu'on en dit, ça transforme et ça vaut le coup!